Quels étaient les enjeux de communication du Débat public sur le Noeud ferroviaire lyonnais ?
La Commission nationale du Débat public a pour mission d’assurer l’information la plus complète possible du public sur un projet, non pour en faire la publicité mais pour faire émerger des arguments en sa faveur, en sa défaveur, ou des solutions alternatives. Notre rôle n’est pas de prendre position mais de confronter les porteurs de projets à la parole citoyenne pour enrichir leurs réflexions sur les objectifs à poursuivre, comme sur les modalités d’insertion dans l’environnement.
Ce débat spécifique portait sur les modalités d’augmentation de la capacité ferroviaire au coeur de Lyon et comme son nom l’indique, c’est un sujet technique dont le bénéfice pour la population est beaucoup plus difficile à appréhender que lorsque l’on crée une ligne ou des gares nouvelles. C’était de surcroit un projet à 20 ans, qui nécessitait donc de pouvoir se projeter dans l’avenir.
L’enjeu était donc de faire comprendre aux habitants de la région en quoi ce projet les concernait, mais aussi de légitimer leur parole sur le sujet.
Pourquoi avoir choisi Frédéric Piriou et que vous a-t-il apporté ?
Le débat est mené en collégialité par une commission indépendante pluridisciplinaire, qui s’appuie sur une petite équipe opérationnelle, le secrétariat général. Au sein de celui-ci, il me semblait important de recruter un collaborateur connaissant parfaitement le territoire, ses acteurs institutionnels et médiatiques, et apte à proposer une stratégie et des outils de communication variés pour toucher le plus large public possible.
Associé à nos travaux dès la phase d’étude préalable, Frédéric a été d’un concours précieux pour nous aider à identifier des intervenants, décrypter les attentes et les jeux d’acteurs, comprendre les enjeux propres à chaque territoire, et à les traduire en questionnements et en axes de concernement du public. C’est ainsi que le débat technique initial s’est considérablement élargi à l’ensemble des problématiques de mobilité et à la place du train dans celles-ci, aux stratégies de développement d’un espace régional multipolaire, et au rôle des différents acteurs et à leur coordination.
Son rôle a été essentiel pour fidéliser la presse et les relais d’information pendant les 3 mois du débat, avec plus de 2 articles publiés par jour sur le sujet, permettant une forte mobilisation du public et des échanges documentés.
Il a également été force de proposition pour concevoir et animer des outils dédiés à recueillir l’expression de publics éloignés du débat, se sentant peu concernés ou peu enclins à se déplacer, et pour bâtir une « communauté du débat » très mobilisée sur les réseaux sociaux.
Quel bilan tirez-vous de votre communication sur ce débat ?
Un bilan tout à fait positif. Cette approche nous a permis de toucher plus de 6500 participants, a fait émerger de vrais débats citoyens comme celui sur la centralité de la Part-Dieu, et mis en lumière des alternatives possible et des attentes connexes au projet.
Le public a pu exprimer des attentes fortes en matière de transports du quotidien, d’articulation avec les autres modes de transport ou de mise en perspective avec d’autres grands projets ferroviaires dans la région. Loin de condamner le projet initial, il a permis de le regarder avec plus de recul et invité SNCF Réseau à étudier davantage de scénarios de phasage et d’alternatives pour répondre au mieux à ces attentes. Ce sera tout l’enjeu des concertations à venir.